Les crises atteignent les aspirations des jeunes, les bilans des entreprises et la culture, aux abois un peu plus chaque jour… Au milieu de ce marasme ambiant, il y a Sophie Lecuyer. Jeune, artiste et entrepreneuse : tous les défauts du monde en somme ? Elle réussit pourtant à tirer son épingle du jeu ! Son secret ? Voici le portrait d’une créative culturelle, positive et optimiste.
La crise a-t-elle anéanti les rêves des entrepreneurs ? Vous vous trompez !
Rendez-vous au Jardin
Ce 6 septembre 2013, le Centre culturel Georges Pomp it up à Nancy est métamorphosé. L’exposition Hortus Conclusus (le jardin clos) est un voyage, à l’image des papillons, d’une serre lumineuse installée en son sein, un univers fantasmagorique. L’inspiration vient du lieu autant que l’œuvre. Le lieu est investi, pris à parti.
Le parcours nous invite à découvrir des tableaux à la lumière sculptée. Nous pénétrons la serre sonore et lumineuse, l’ambiance est paisible, sereine, nous posons notre regard sur les champs, les corps nus et la biodiversité en action. Bienvenue dans l’univers de Sophie Lecuyer…
« Hortus Conclusus » Sophie Lécuyer from CCGP on Vimeo.
Rudy Patel : Bonjour Sophie. Au travers de ton œuvre, tu sembles sensible et connectée à la nature, est-ce un message ?
Sophie Lecuyer : Je laisse libre court à mon imagination et à ma création. Je fais ce que j’aime. Je n’y exerce aucun contrôle. J’extériorise et offre une partie de moi et laisse le spectateur libre d’y voir, d’y ressentir ce qu’il y souhaite.
R.P. : Ton statut d’artiste est celui de l’intermittence ?
S.L. : Du tout ! Je suis artiste-plasticien, entre auto-entrepreneur et artisan, affiliée et déclarée à la Maison des Artistes. C’est un statut qui offre des garanties nombreuses et de la sécurité, c’est différent de l’intermittence. 45 000 artistes s’y trouvent. Nous avons de la chance en France d’avoir ce régime. Il n’existe pas ailleurs.
« Il y a plus de volonté qu’on ne le croit dans le bonheur. » – Alain – Propos sur le bonheur.
R.P. : Et quid des politiques culturelles ?
S. L. : Ma relation aux politiques culturelles passe par ma formation, l’Ecole des Beaux-Arts. On nous forme à devenir des artistes, à développer des techniques, mais malheureusement pas à devenir des gestionnaires capables de manager notre carrière, des comptes, notre promotion, l’administration en général. C’est dommage. Aujourd’hui, c’est en train d’être pris en compte. C’est une bonne chose.
Autrement, sur Internet, la reprise de mes œuvres est une excellente publicité. Cela ouvre pas mal d’opportunités d’expositions. Je vérifie de temps en temps sur Internet ce qui se dit. J’envoie un mail pour demander que mon nom ou le lien vers le blog soit mis pour l’utilisation d’une image.
R. P. : Ca te parle l’écologie ?
Écolo ? Je le suis pas mal, à ma manière. Je suis végétarienne. Je ne peux pas me nourrir de la souffrance animale et je me méfie de l’industrie agro-alimentaire. C’est un mode de vie bien plus durable, soutenable et juste pour la planète. C’est à nous de faire notre bonheur, on a tendance à se complaire dans son malheur. Il faut mettre son énergie au service de soi.