La météo était à la grisaille, mais les esprits à l’enthousiame en ce dimanche après-midi sur les
quais du Canal de l’Ourcq. En effet, Alternatiba y organisait, pour la seconde fois à Paris, le Village
des Alternatives. Comme en 2015, de nombreux.ses associations, entreprises, producteurs.trices et
artistes se retrouvent le temps d’un week-end pour (ré)inventer le monde d’aujourd’hui et de demain.
Nous avons ainsi croisé Philippe et Laurence producteur.trice.s normand.e.s de jus bio et artisanaux qui, après avoir participé à l’édition rouennaise, sont venu.e.s se joindre à celle de Paris. Un événement qui visiblement compte beaucoup pour eux : « C’est un moment où l’on peut rencontrer les consomateurs qui sont aussi des citoyens. A la ferme on est isolé et Alternatiba c’est l’occasion de parler de la bio, d’économie circulaire et de sensibiliser les gens à notre travail ». « Etre ici ça cool de sens, on se sent chez nous »
Claude d’ATTAC y voit lui dans cette manifestation « une bonne façon de résister face à un
système plus armé que nous ». « Il me semble que les gens commencent à se réveiller sans
exagérement être optimiste ». Il faut dire qu’avec l’application provisoire du CETA et la
mobilisation contre les ordonnances, l’association altermondialiste a fort à faire en cette rentrée.
Claude n’a d’ailleurs plus un tract à distribuer sur la nouvelle loi travail, signe sans doute que de
nombreux.se.s visiteur.se.s seront également dans les rangs des prochaines manifestations.
Si les grands organismes comme ATTAC, mais aussi Greenpeace ou la Fondation Danielle
Mitterrand sont bien présents, les luttes locales ne sont pas pour autant oubliées. L’assocation Une
Monnaie Pour Paris y présente ainsi son projet pour « une économie plus locale, plus écologique et solidaire, plus humaine et démocratique » dans la capitale. L’opération semble être un succès pour
Alice, Jean-Claude, Lucas et Inès puisque l’association a enregistré plusieurs adhésions et recueilli de multiples mails de personnes intéressées durant le week-end. Mais au-delà de leur cause, ces militant.e.s voient à travers Alternatiba « la possibilité de dépasser les individualités et de faire collectif ». « les colibris qui butinent de fleurs en fleurs ne changeront pas le monde chacun de leur côté » ajoutent-ils en reprenant la métaphore utilisée par le mouvement de Pierre Rabhi et Cyril Dion.
Mais Alternatiba ne serait rien sans le travail de ses bénévoles. C’est ce dont nous a parlé Marion, une des organisatrices de l’événement : « L’organisation du Village des Alternatives demande une logistique énorme et cela alors que nous tournons généralement à 10, au mieux 30 bénévoles dans les dernières semaines». Au-delà du défi technique, cette seconde édition est aussi l’occasion pour le collectif d’aller plus loins dans sa démarche: « On voulait changer d’endroit, trouver un lieu avec du passage, mais qui soit aussi plus populaire que la place de la République. » Un pari visiblement gagnant puisqu’en plus de bénéficier d’un lieu somme toute plus convivial, le village a pu toucher de nombreux.ses passant.e.s venu.e.s simplement se promener sur les bords du canal durant ces deux jours.
Mais le dimanche à peine passé, Alternatiba pense déjà à la suite : le plan climat citoyen, un
nouveau Tour de France des Alternatives pour 2018… De quoi permettre au mouvement de
poursuivre son chemin sous les meilleurs auspices et à ceux qui n’ont pas pu venir sur les bords du
canal de l’Ourcq de se rattraper.
[…] ailleurs, à notre échelle, il existe des alternatives, comme par exemple les Monnaies Locales Complémentaires un peu partout qui visent à dynamiser le […]