Tour de France - Municipales 2014

Le tour de France de la Souris Verte : Rennes

Dans le cadre de son tour de France, la rédac’ de la Souris Verte s’arrête aujourd’hui à Rennes pour interviewer Martin.

Rédac SV : Salut Martin, ça va ? Qui es-tu ?

Salut, ça va bien, l’enthousiasme de la fin de campagne est en train de monter ! Je suis étudiant, Jeune écologiste à Rennes depuis bientôt 5 ans, et adhérent aux Verts/EELV depuis 7 ans.

Rédac SV : Tu es donc engagé à Rennes dans la politique de ta ville. Quel est ton ressenti ? Quels sont les enjeux à Rennes ?

C’est la première campagne municipale à laquelle je participe en tant que militant. C’est une expérience enthousiasmante car contrairement aux élections nationales, on est aux premières loges donc directement impliqués dans l’élaboration du programme, la rédaction des documents de campagne, etc. Les élections cantonales sont un peu comparables mais elles présentent moins d’enjeux… parce que les conseils généraux disposent de moins de marges de manœuvre politiques et que le mode de scrutin laisse peu de chances aux écolos.

A Rennes, beaucoup de politiques méritent d’être réorientées radicalement : déplacements, urbanisme, éducation… Mais avant d’envisager tout ça, il va falloir ébranler l’emprise du Parti socialiste local et de ses apparatchiks sur la ville, qui date de 37 ans et qui verrouille les mécanismes démocratiques, impose des grands projets inutiles, déshumanise l’espace public…

Rédac SV : Pourquoi tu as choisi de t’investir dans la politique de ta ville en soutenant Matthieu Theurier, candidat écolo à Rennes ?

Premièrement parce que la liste est avant tout un collectif et que nous avons d’abord travaillé notre projet politique, sans avoir de candidat naturel. Ensuite, parce que Matthieu est une très bonne tête de liste, un très bon futur maire et en plus un Jeune écologiste, ce qui ne gâche rien !

Et puis nous avons une spécificité à Rennes : nous avons construit le projet et la liste avec une partie du Front de Gauche. Jusqu’ici on partageait beaucoup de luttes communes, on collaborait dans des collectifs (municipalisation de l’eau, soutien aux sans-papiers…) mais c’est la première fois qu’on se lance ensemble à des élections. Ce n’est pas toujours facile, car nous n’avons pas tous la même culture politique. Mais l’écologie politique à tout à y gagner : c’est l’occasion de faire comprendre plus largement les spécificités écolos en matière de promotion des déplacements actifs (et pas seulement des transports en commun), des langues régionales et minoritaires…

Rédac SV : Est-ce qu’il existe un projet qui te tient à cœur qui a été mené durant le dernier mandat ?

Pas vraiment, et pour cause : les écologistes sont exclus du conseil municipal depuis 2008 suite au refus du Parti socialiste de signer un accord au second tour. Leur devise ici c’est « vous êtes avec moi, ou vous êtes contre moi ! » Cette fois-ci le but c’est justement de les forcer à « partager le pouvoir » pour changer vraiment les politiques, ou à défaut de constituer une opposition constructive mais déterminée au conseil municipal.

Rédac SV : Demain, comment tu vois ta ville ?

Moins de bureaux en centre-ville, des distances moindres entre le lieu de travail et les lieux d’habitation, donc moins d’embouteillages et de saturation des transports collectifs… Des habitants qui du coup peuvent faire l’essentiel de leurs déplacements à vélo ou à pied, et qui donc se portent mieux, sans compter que les enfants mangent 100% bio et moins de viande à la cantine ! Même à la maison, on pourrait se nourrir mieux grâce aux jardins partagés qui se multiplient dans tous les quartiers et les résidences, retissant le lien social toutes générations confondues. Quant à l’usine PSA de la Janais, les pouvoirs publics ont enfin compris qu’elle ne pourrait plus continuer à produire de grosses bagnoles : ils ont impulsé sa reconversion dans la productions d’éoliennes/de bus/de rames de trams (au choix). Cette reconversion industrielle, associée au retour des petits commerces (grâce à la fermeture de plusieurs gros centres commerciaux), à la rénovation de milliers de logements par an, et au développement rapide de l’agriculture bio périurbaine, a sensiblement réduit le chômage dans l’agglomération. Mais pas assez : pour ça on attend le vote de la loi de réduction du tempsde travail à 28 heures par semaine…

Suite au premier tour

Rédac SV : Comment vis tu les résultats du premier tour ?

Au fil de la campagne, comme d’habitude, on s’était pris à rêver de scores mirifiques (20%…). Du coup, ce qui a dominé sur le coup dimanche soir, ça a été la déception au fur et à mesure que les résultats tombaient. Les 15% de notre liste EELV-Front de gauche sont une première mais en terme de nombre de voix, cela ne représente pas une mobilisation exceptionnelle des électeurs : ici comme ailleurs l’abstention a fortement augmenté.

Cela dit, avec le recul cela me paraît être un bon résultat, d’autant qu’il nous a permis d’obtenir un accord ambitieux avec le Parti socialiste, inédit à Rennes ! Mais le second tour est encore à venir et en supposant que la victoire soit là dimanche soir, les six ans de mandat à venir feront l’objet de combats quotidiens…

 

Résultats 2e tour :

Mme Nathalie APPÉRÉ (Union de la gauche) : 55,83%

M. Bruno CHAVANAT (Union de la droite) : 44,16%

 

Résultats 1er tour :

M. Matthieu THEURIER (EELV-PG) : 15,09%

Mme Valérie HAMON (LO) : 1,68%

M. Gerard DE MELLON (FN) : 8,37%

Mme Nathalie APPÉRÉ (PS-PRG) : 35,57%

M. Alexandre NOURY (Divers) : 0,96%

M. Pierre PRIET (NPA) : 0,96%

Mme Caroline OLLIVRO (Divers) : 3,82%

M. Bruno CHAVANAT (Union de la droite) : 30,12%

M. Rémy LESCURE (Parti pirate) : 3,40%

La Souris Verte

L'équipe de la rédaction se charge de vous proposer régulièrement de nouveaux articles.

Vous pourriez également aimer...

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *