Le 4 juin, jour d’ouverture de l’assemblée générale de la FYEG, est arrivé ! Léa, déléguée à l’AG pour représenter les Jeunes Ecologistes avec Michaël revient sur ce premier jour déjà bien chargé.
On m’avait prévenue, on m’avait avertie, on me l’avait redit : une Assemblée Générale de la FYEG ce n’est pas de tout repos. Et bien ce n’est pas peu dire et je peux vous confirmer, qu’au vu de cette première journée, ces 3 jours vont être intenses.
Nous avions rendez-vous à 9h à la Maison des écrivains de Géorgie, C’est là que doit se dérouler notre AG, dont la tenue en dehors de l’UE est un symbole très fort pour notre organisation. En arrivant nous avons tou-te-s été surpris-es par ce lieu digne d’une immense maison victorienne, dotée d’une magnifique cours intérieure ombragée. Les hauteurs de plafond sont démesurées et les lustres qui pendent au-dessus de nous, donnent à ce lieu un caractère intemporel. Un cadre bien étrange pour un événement FYEG mais loin de nous déplaire.

En attendant le début de l’AG, les discussions alternèrent entre potins des derniers mois et réglages de dernières minutes sur les amendements et résolutions. La face informelle de l’Assemblée Générale avait belle et bien commencé. Pour ma part je rencontrais pour la premières fois des gens avec qui je travaille depuis des mois. Ce fut un moment très touchant car un an de collaboration, même à distance, ça crée des liens !
Enfin, avec une heure de retard, il fut temps de se rassembler. Après les mots de bienvenue et quelques informations pratiques, cette journée – qui devait paraître sans fin – débuta.
Le programme officiel était déjà chargé mais ce n’est rien face aux débats informels qui occupèrent toutes nos pauses. Il y avait bien trop de choses à discuter, de gens à approcher pour avoir leurs avis sur tel ou tel point, de candidat-e-s à rencontrer. Les temps formels de débats n’étaient évidemment pas non plus vides de contenu. Durant cette première journée les rapports de l’année passée ont été présentés, le plan d’activité et le budget de l’année à venir ont été proposés, les candidatures exposées et les motions et résolutions ont été débattues. Lourd programme !
MODOM, bientôt un nouveau membre ?
J’aimerais m’attarder sur un débat qui a été particulièrement brulant et qui s’est avéré très intéressant. Il s’agit de la candidature de l’organisation macédonienne MODOM en tant que membre de la FYEG. Lors de la dernière assemblée générale leur candidature avait été rejetée du fait de leur trop grande dépendance au parti mère DOM. Ce parti politique, bien que se réclamant de la famille des verts européens, est très conversé du fait de son alliance avec le parti conservateur au pouvoir, dont les déclarations homophobes et anti-avortement vont à l’encontre des valeurs écologistes.
Néanmoins la situation est depuis quelques mois très mouvementée en Macédoine. Des enregistrements prouvant la responsabilité du parti conservateur au pouvoir dans des affaires de corruption, d’élections truquées et d’assassinats et emprisonnements d’opposants politiques ont mis feu au pays et ont entrainé une mobilisation gigantesque de la société civile. Suite à cela DOM a quitté le gouvernement et MODOM a pris part aux manifestations de la société civile.
L’année passée l’Assemblée Générale de la FYEG avait rejeté la candidature de MODOM mais cela ne les a pas pour autant découragé. MODOM a cette année commencé à prendre ses distances avec son parti fondateur en se créant par exemple son propre compte bancaire. Forts de cette nouvelle autonomie et de sa participation aux manifestations anti-gouvernementales, MODOM a cette année de nouveau fait part de sa volonté d’intégrer la Fédération Européenne des Jeunes Verts.
Mais tou-te-s les membres de la Fédération ne voient pas cela d’un bon œil. L’exécutif de la FYEG a par exemple rendu un avis négatif sur cette candidature, en s’appuyant sur la position du Parti Vert Européen (EGP) qui s’oppose à l’entrée de DOM en son sein.
Le débat au sein de la l’AG fut long et mouvementé et il était clair que les organisations membres étaient très partagées sur la question. D’un côté certaines remettaient en cause l’indépendance très relative de l’organisation et considéraient leur participation aux manifestations civiles comme opportuniste. D’autres (surtout les organisations d’Europe de l’est) reconnaissaient au contraire en MODOM une organisation en pleine transition qu’il convient à tout prix de soutenir dans ce processus. Il était très intéressant d’entendre les Jeunes Verts géorgien-ne-s rappeler qu’il y a quelques années, eux même se trouvaient dans une situation similaire mais avaient pu compter sur la FYEG pour consolider leurs opinions, assumer leurs valeurs et s’émanciper d’un parti mère un peu trop envahissant (à venir : une interview exclusive de ces incroyables jeunes écolos de Géorgie !). Aujourd’hui n’avaient lieu que les débats, nous voterons samedi sur le cas de MODOM en même temps que les élections de l’exécutif et du comité de rédaction de l’Ecosprinter, le journal des Jeunes Verts Européens (lien).
La FYEG, un potentiel fantastique, mais sous estimé !
Après un café mondial sur un thème aussi simple que « le futur de la FYEG », le programme officiel de l’AG s’est achevé. Ce fut alors temps pour moi d’avoir ma première expérience culinaire géorgienne 😀
Je suis sortie claquée de cette journée mais gonflée à bloc ! Voir tou-te-s ces jeunes gens venu-e-s des quatre coins de l’Europe animé-e-s par des valeurs communes de paix, de justice et d’écologie est tout à fait grisant. C’est pas comme si j’en avais besoin, mais une chose est sûre ça ne peut que motiver encore un peu plus pour changer le monde !
Enfin je tenais à revenir sur quelque chose d’important qu’il s’est passé pour moi au cours de cette journée. Cela peut paraître étrange car j’ai tout de même bossé un an d’arrache-pied en son sein, mais je crois que je viens enfin de percevoir le sens de la FYEG (et oui il m’en a fallu du temps).
Je m’explique : jusque-là je ne comprenais pas vraiment comment une organisation – que je croyais – détachée du local pouvait avoir un quelconque impact sociétal. Mais là en voyant tout le travail fait avec les organisations membres d’Europe de l’Est, en me retrouvant au milieu d’un gigantesque échange de savoir, en prenant conscience de l’action politique de la FYEG dans les institutions et enfin en découvrant de supers exemples de coopérations transfrontalières de groupes locaux réalisés grâce au soutien de la Fédération, j’ai pris conscience du potentiel fantastique, mais sous-estimé, de notre fédération européenne.
Ces quelques pensées ne sont que le début d’une longue réflexion mais il me semble que nous aussi, Jeunes Ecologistes, avons encore de gros progrès à faire en matière de coopération européenne et internationale.
Sur ce il va falloir songer à se reposer, à très bientôt pour de nouveaux récits encore plus fous de nos aventures géorgiennes !
